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Une Pause De L’enseignement Pour Appuyer Le Rapport Porter Et AuCoin

National Inclusive Education Month Commentary #16

16.SophiePitre2Si on m’avait dit lors de mes études qu’un jour je parcourrais les quatre coins de la province pendant deux années et demi pour aider à la formation en inclusion, je ne les aurais pas cru. Fille de campagne, habitant le coin opposé de la capitale provinciale, je suis reconnue pour mon franc parlé qui fait parfois avancer certains dossiers chauds ou qui peut parfois faire grincer un peu des dents. Mais voilà qu’un concours de circonstances m’en a offert l’opportunité.

En acceptant ce poste il y a de cela maintenant trois ans, une collègue et amie me demandait : « Penses-tu vraiment pouvoir faire une différence dans un système aussi grand ? » Trois années plus tard, je lui réponds que je ne sais toujours pas, mais que j’en ressors avec deux grandes fiertés : les triades et la formation en ligne en pédagogie inclusive.

Dans un premier temps, nous avons lancé l’idée de permettre aux écoles de se regrouper en triades, trois à quatre fois par années, pour échanger leurs pratiques gagnantes. Pendant deux années consécutives, des équipes-écoles ont pu visiter d’autres écoles aux niveaux et aux nombres d’élèves semblables. Sans autorité, sans jugement, ils ont eu l’occasion de vivre des temps d’arrêt où ils pouvaient à la fois être fiers de leur accomplissement et profiter des succès des autres écoles à un coin opposé de la province pour s’en inspirer. On nous partageait qu’il s’agissait d’une des stratégies provinciales les plus appréciées.

Ma seconde grande fierté est sûrement la formation en pédagogie inclusive. Cette dernière est le résultat de douze mois d’efforts conjoints qui ont regroupés des centaines de personnes du terrain afin de leur offrir une formation en ligne de base. Est-elle parfaite ? Sûrement pas, mais elle répond au besoin du moment présent, est accessible à tous, en ville ou en région et est gratuite. On m’avait prévenu qu’il serait impossible de recueillir et de lancer une formation en ligne à l’intérieur de 12 mois à l’échelle provinciale : j’ai toujours bien aimé les défis… Vous trouverez la formation à l’adresse : http://inclusion.nbed.nb.ca.

Dans ces moments de compressions économiques difficiles, ce que j’ai appris c’est que pour avoir une école inclusive, il faut du personnel de qualité, engagé, dévoué et ayant la passion pour leurs élèves. Ce qui n’est pas étonnant, c’est que de ces écoles, il y en a.

Plusieurs. Sont-elles parfaites ? Pas du tout, mais ce souvent ce qui en fait son charme, ce qui pousse son personnel à toujours vouloir se perfectionner.

16.SophiePitre4Les personnes qui font la différence sont celles qui sont sur le terrain, qui sont près des élèves, qui connaissent bien ces derniers, qui savent quand ils vont diner, avec qui ils vont diner, qu’en leur disant bonjour le matin, peuvent reconnaitre comment leur matinée a été… Les étude
s et les enquêtes ont déjà été faites, les gens du terrain ont parlé et identifié des défis et des solutions. Nous savons tous que l’éducation doit être un investissement: il ne faut jamais cesser de s’améliorer, de se former et il faut appuyer le personnel dans les écoles. Un ami bloguait : « L’éducation coûte chère ? Qu’en est-il de l’ignorance? » Au bout du compte, qui est la personne affectée ? Ce sera toujours l’élève. Cette même personne qui a le moins de pouvoir dans les décisions, cette même personne qui vivra avec les choix que les gens autour de lui feront, cette même personne qui deviendra notre mécanicienne ou notre mécanicien, l’enseignante ou l’enseignant de nos petits-enfants, nos infirmières ou nos infirmiers.

Ce que je retiens de mes deux années et demie au gouvernement provincial maintenant que je suis de retour dans les écoles ? Je suis la personne qui peut faire le plus de différence dans ma salle de classe. J’ai tout d’abord étudié en enseignement pour me trouver une carrière, je suis maintenant enseignante parce que j’aime ces élèves : chacun des 208 de mon école.

16.SophiePitre1Sophie Pitre-Boudreau a été agente pédagogique en inclusion scolaire au Ministère de l’Éducation et du Développement de la Petite Enfance de sa province. Elle a collaboré avec le professeur Raymond Vienneau et la professeure Angèla AuCoin au document de synthèse produit par le professeur Luc Prud’homme et son équipe sur l’étude menée avec Nadia Rousseau, intitulée Éducation inclusive au Canada : analyse comparative, disponible en ligne sur le site du Laboratoire international sur l’inclusion scolaire : www.lisis.ch/ – Elle a aussi occupé des postes de direction adjointe dans deux écoles précédemment et a agi en tant que directrice par intérim pendant quelques mois dans son district scolaire. – Elle est présentement directrice adjointe par intérim à l’école communautaire le Domaine Étudiant du District scolaire francophone Nord-Est à Petit-Rocher au Nouveau-Brunswick et enseignante de français 6e année.

English Version of Sophie’s Commentary:

Years ago during my studies, if someone had have told this little country girl that travelling throughout the province to promote inclusion would become my reality, I might have thought they were reaching a bit far. I grew up in a francophone community far north of the provincial capital and am known for speaking my mind when it comes to controversial topics. Such candor may be perceived as abrasive to some but it is sometimes effective and in this instance, it led to an incredible opportunity to do just that.

When I accepted the position three years ago, a friend and colleague had asked if I thought that I could really make a difference in a system so vast. Today I am still not entirely sure but of two accomplishments in which I take great pride: the triads and the online training for inclusion.

The “triads” were opportunities for schools to work in groups, three to four times per year, to exchange, debate and share effective practices. For two consecutive years, members were able to visit other schools with similar demographics in a cooperative venture free of scrutiny, judgement or pressure. They were able to take pride in their achievements while sharing and exploring other suggestions and approaches in an effort to continually advance initiatives in their own schools. This collaborative approach was the most highly praised of all of the provincial initiatives.

The second accomplishment, in which I take great pride, is the inclusive pedagogical training. This realization was the result of contributions from hundreds of people over twelve months in a concerted effort to offer the training online. Naysayers doubted that we would be able to have a province-wide program up and running within twelve months, but I have never been one to back down from a challenge. It may not be perfect, but it accurately responds to the present needs of the system, is accessible to everyone and is free of charge. The online program can be found at: http://inclusion.nbed.nb.ca.

What did I learn from my experience? To have an inclusive school, you need quality personnel who are committed, who care for their students, who are devoted to the notion of including every single person. These schools do exist. They are the ones where personnel strive to continually learn and develop in order to respond to the needs of all of their students. The people who have the power to effect real change are the ones who are there, in the school, close to the students.

Many studies have been conducted and experts have identified the weaknesses in the system and offered solutions. Education remains an investment but it is time to choose to invest in the right places which is in the support and training of school personnel. The best structures won’t bring about results unless the people in the schools are engaged and believe in the process.

A friend once blogged, “If you think Education is expensive, try ignorance!” At the end of the day all decisions made, in terms of investments in education, always affect the student. The one whom the system is for is also the person with the least amount of say. The student must deal with the choices that other people have made for him, for the system. Their future depends on the choices that others make for them today. During these difficult economic times choices must be made. The choice needs to be to invest in people.

What have I come to realize following my two and a half years with the provincial government? I believe that as a teacher, I am the person capable of making the biggest difference in my classroom and to my students. I first entered teaching to obtain a career but I remain a teacher today because I care for my students: all 208 at my school.